Rouge passion et Pureté Blanche

Le grand jour était enfin arrivé. Je savais que j'avais invité Cécily dans le but de la distraire mais il est vrai que je me sentais aussi attiré par la jeune femme. Ne voulant pas me montrer trop rustre, je l'avais invité dans la journée à venir boire un thé au Harry's pour discuter un peu. Elle semblait un peu stressée et je lui demandai donc la raison. Elle me répondit :

- Voyez-vous, cela fait déjà quelques temps que je suis au manoir mais je ne parviens pas à faire mon premier cours à cause du stress. C'est la première fois que je vais enseigner la magie des éléments et j'ai peur de mal m'y prendre. Et si ça se passait mal ? Et s'il y avait des blessés à cause de moi ? Et si les élèves n'avaient pas les connaissances qu'ils attendaient ?

Voyant qu'elle angoissait de plus en plus, je posais ma main sur la sienne et dit calmement pour la rassurer :

- Ne vous inquiétez donc pas tant. Personne ne vous en voudra si vous faites une erreur et puis le doc fait toujours des miracles en cas de blessé. Vous n'avez pas à vous posez tant de questions. Et puis, on ne peut pas savoir ce que l'avenir nous réserve alors le mieux et d'aller de l'avant sans essayer de tout planifier à l'avance, sinon on peut être déçu. Je suis moi-même passé par là alors faites moi confiance.

Ces paroles semblèrent la calmer car elle se tut un instant puis sembla remarquer enfin que j'avais posé ma main sur la sienne. Elle se mit à rougir et sembla se demander s'il fallait qu'elle retire sa main. Voyant son embarras, je fit le choix pour elle, levait ma main pour appeler le serveur et demanda à Cécily :
- Que prendrez-vous ?
- Je ne sais pas trop. Je pense que vous saurez mieux choisir que moi. Je vous fait confiance alors... Pour ça du moins, rajouta-t-elle avec un sourire charmant.

Je commandais donc un thé floral à base de jasmin, de rose, de violette et de mauve avec une touche de citron rafraichissante. Pour moi, je prenais un thé fumé au gingembre et clous de girofle. En attendant que le serveur revienne avec nos commandes, nous discutâmes de tout et de rien. Cette femme avait vraiment beaucoup de passion pour l'art car elle m'en parla avec beaucoup d'entrain, me décrivant telle ou telle toile avec passion ou me racontant l'histoire d'un de ses romans préférés. A chaque fois qu'elle citait une œuvre, je voyais briller des étoiles dans son regard.

J'eus immédiatement une idée en tête, mais il fallait attendre de boire notre thé avant toute chose. Une fois que nous fûmes servis, elle ne but pas tout de suite. Elle pris d'abord la tasse et huma l'odeur de son thé, les yeux fermés, comme si elle essayait de deviner tous les arômes. Au bout d'un moment, elle trempa ses lèvres pour goûter et souris.
- C'est vraiment délicieux. Merci !
- Voulez-vous goûtez le miens ?
- Pourquoi pas.

Je lui tendis ma tasse et elle se mis à sentir à nouveau l'odeur avant de goûter. Elle sembla perplexe cette fois et déclara :
-Le votre n'est pas mauvais mais ce n'est pas vraiment un thé que je prendrai pour autant, je préfère largement le miens !
Ah son sourire était décidément trop craquant. J'attendis qu'elle eux fini pour ensuite la conduire à une surprise. Non loin du lieu où je voulais l'emmener je lui fit fermer les yeux :
-Ne trichez pas, c'est une surprise ! Faites moi confiance...

J'étais très surprise par Sir Hopkins et ne savait pas du tout s'il essayait de me draguer ou était tout simplement gentil avec moi. Je sais que des rumeurs sur lui circulait à propos du fait qu'il draguait tout le monde cependant je ne le voyais jamais accompagné. Cet homme manquait peut être simplement d'affection... Ne sachant pas, je décidai de lui faire confiance et de voir où ça me menait. Il avait sû choisir un thé à mon goût et il me réservait une surprise... Je ne savais pas quoi penser.

Je fermai les yeux comme il me l'avait demandé et me laissai guider doucement. Au bout d'un moment, il s'arrêta et j'entendis une porte s'ouvrir et une petite clochette sonner. Il m'attira doucement dans ce lieux, referma la porte puis m'autorisa à ouvrir enfin les yeux. Au début, je ne vit que des tâches le temps de m'habituer puis je découvris le plus beau spectacle au monde. Devant moi, se trouvaient des étagères finement sculptées qui montaient jusqu'au plafond et qui contenaient des milliers que dis-je ? des centaines de milliers de livres. Il y en avait de tout les genre, classés par catégorie. Je parcouru un rayon en touchant les livres du bout des doigts, les caressant presque. J'étais tellement ébahit que j'avais la bouche ouverte et ne savait pas quoi dire. J'ignorais qu'il y avait un telle joyeux ici.

Théo qui était resté un peu en arrière semblait heureux de sa surprise. Il se rapprocha et me dit :
- Je me doutais bien que ça vous plairait de venir ici. On peut rester l'après-midi si vous le voulez.
N'arrivant pas à parler, je fermai la bouche et hocha la tête. Je devais avoir des étoiles dans les yeux tant ce spectacle était beau pour moi. Il me désigna un coin où des canapés avaient été installé pour les lecteurs. Je cherchais un livre du côté romance et fantastique et tombait sur "Le voleur d'ombre". Tout en lisant le résumé, je me dirigeais vers le canapé pour le lire confortablement sans me préoccuper de Sir Hopkins. Une petite musique douce était diffusée en fond et l'odeur des livres alliée à celle du bois me permit de me sentir immédiatement à mon aise ici...

Emporté par l'histoire de mon livre, je ne vis même pas l'heure passé. Le gardien de la librairie commençait à allumer des lampes à pétrole un peu partout. Je ne l'avais même pas remarqué à mon arrivée. Soudain, je me rendis compte de l'heure. Je relevais vivement les yeux de mon livre et me rendis compte que Sir Hopkins était dans un canapé juste en face de moi et me regardait avec un petit sourire, un livre posé sur ses genoux. Je n'eus pas le temps de voir ce qu'il lisait que déjà il se levait pour aller le ranger ainsi que le miens puis il m'emmena au Manoir après avoir salué le libraire...

Une fois arrivés au manoir, nous vîmes des élèves décorer le halles. Nous nous dépêchâmes d'aller nous changer avant que l'heure d'ouverture officielle du bal ne sonne. Je m'empressai de mettre mon beau costume rouge que j'avais acheté avec Lya puis me rendis devant la chambre de Cécily qui était juste à côté. Je toquais trois fois et lui demandai si elle était prête. Au moment où elle sortit, je fus subjugué par sa beauté :

Je mis un peu de temps avant de me ressaisir puis m'inclinai face à elle. Je lui tendis ensuite ma main et elle y déposa la sienne. Après un petit baise-main, je la conduisit jusqu'au hall où les festivités commençaient à peine. Une douce musique était jouée et je mis un genou à terre pour demander à Cécily si elle acceptai de m'accorder cette danse. Elle rougit et accepta. Nous dansâmes quelques musiques puis je pris l'initiative de faire une pause.

Elle s'assit sur une des chaises prévues pour l'occasion pendant que j'allais chercher des rafraichissement. Au moment d'arriver à la table de buffet, je vis des chocolats de plusieurs formes... Je pris au hasard une lune pour la ramener à Cécily. Je me demande si elle aime le chocolat. Elle bu un peu du jus de fruit que j'avais apporté puis accepta le chocolat. Elle le croqua à pleine dent. Soudain je me souvins de Xyel et de son cours. Mon dieu ! J'espère que ce chocolat n'était pas enchanté !

Après avoir attendu un peu, je me rendis compte que le chocolat ne semblait pas avoir d'effet et je soupirai de soulagement. Cécily sembla étonnée de ma réaction et pencha sa tête sur le côté. Elle commença ensuite à me dire qu'elle ferai sans doute bientôt des cours et qu'elle serait ravi d'avoir Rin Yazu parmi ses étudiants. Je ne compris pas tout de suite pourquoi elle me parlait de Rin qui était venue pour l'alchimie d'après mes souvenirs. Entendant les éloges de Cécily pour Rin je commençais à comprendre que le chocolat faisait finalement effet mais pas comme je m'y attendais.

Je courus jusqu'au bar pour prendre un chocolat de chaque et de la boisson, en espérant trouver la solution pour annuler les effets. Elle goûta les chocolats un par un. Parfois elle fait la grimace quand le chocolat avait mauvais goût mais souvent je découvrais avec horreur qu'elle faisait l'éloge de la personne qui avait fait le chocolat goûté. Horrifié, je la fis boire un verre de punch pour lui faire passer le goût du chocolat. Comme ça faisait un peu effet, je décidai de lui en donner un 2ème dans le doute...

Je passais une agréable soirée. Moi qui adorais le chocolat, j'étais comblée avec tous ceux que Sir Hopkins me ramenait. Je pense les avoir tous goûté. Certains n'étais pas trop à mon goût mais dans l'ensemble, cela me rendit heureuse, presque euphorique. Ce que je ne compris pas c'est l'inquiétude de Sir Hopkins après chacune de mes dégustations et pourquoi il voulait à ce point me souler avec ce fichu punch. Moi qui n'aime pas trop boire de l'alcool... Je dus refuser au bout du troisième verre qu'il me proposai :

- Je ne sais pas ce qui vous prend ce soir mais ne me rendez pas saoule s'il vous plait. Je sais que je suis ici pour me changer les idées, non pour les embrumer avec de l'alcool.

Je ne sais pour qu'elle raison, il s'excusa, s'inclina, puis me faisant un grand sourire séducteur, m'invita sur la piste pour danser un slow. Cet homme était vraiment étrange. Après plusieurs danses, et la soirée étant déjà bien avancée, je commençai à fatiguer. Il me proposa d'aller un peu dans le jardin intérieur pour nous assoir et je l'y suivi. Juste avant qu'il ne pousse la porte, un jeune garçon s'approcha et tira sur le costume de Sir Hopkins pour signaler sa présence. Celui-ci s'accroupit pour se mettre à la hauteur du garçon.
- Qu'y a-t-il Benjamin ? Tu as un soucis !
- Vous n'avez pas de chance, vous perdez encore une fois.

Il s'en alla juste après avoir dit ces paroles, nous laissant perplexe. "De quoi voulait-il parler?" me dis-je. Une fois au calme dans le jardin intérieur, Sir Hopkins me conduisit jusqu'au magnifique cerisier qui faisait la fierté du manoir puis il s'approcha de moi et me dit doucement :
- Vous êtes si magnifique Milady que mon cœur bat la chamade depuis le début de la soirée. Accepteriez-vous une simple étreinte ?

Je le laissai faire, la fatigue et l'alcool aidant, et me retrouvai bientôt dans ses bras, la tête sur son épaule. Son parfum sentais un mélange entre le must et des épices ainsi que des agrumes qui me rappelaient un peu l'odeur du feu. Ma tête commençais à tourner... Au moment où il se pencha pour m'embrasser, je le repoussai en mettant mes deux mains sur son torse :
- Je suis désolé, mais j'ai déjà quelqu'un dans ma vie. Vous êtes très gentil et gentleman mais je ne peut m'abandonner à vous.

Je le poussai plus fort que prévu et il tomba tête la première dans la fontaine qui était juste derrière pendant que je m'enfuyais dehors. Il pleuvait des cordes et je fus vite trempée jusqu'aux os mais au moins cela me permis de me ressaisir un peu. Morte de fatigue, je partis me coucher et tombai sur mon lit sans avoir le courage de me changer.

Le lendemain, je me réveillai encore trempée avec un sacré mal de crâne. Que s'était-il passé déjà ? Je ne me souvenais plus de rien, mais il fallait que j'aille me prendre une douche chaude au plus vite et me changer sinon j'allais attraper un rhume...

"Fichu Benjamin ! c'est de sa faute ! Je suis sûr qu'il m'a porté malheur. Dire que j'y étais presque !"
Ce furent mes dernières pensées avant de sombrer dans le noir total. Je n'avais pas compris ce qui m'était arrivée mais ce qui était sûr, c'était que j'avais raté mon coup avec Cécily... Lorsque le noir absolu fit place à la lumière et que je pus enfin ouvrir les yeux, Lydia me regardait inquiète et j'étais trempé. Que m'était-il donc arrivé ? Elle me dit :
- Vous êtes étrange pour dormir dans cette fontaine. Un lit n'est-il pas plus confortable ?
- Une fontaine ? Que m'est-il arrivé ?
- Je l'ignore. Vous avez passé une mauvaise soirée ?
- Pas que je me souvienne...

Soudain, je me souvins du rejet de Miss Laroch. Elle m'avait repoussé, sans doute de manière trop forte. Je me redressai et sorti de la fontaine. En me relevant, une douleur à l'arrière de mon crâne me permit de mieux comprendre ce qu'il avait dû se passer. Sale soirée finalement... Benjamin avait raison, je n'avais décidément pas de chance avec les femmes, moi qui pensait les connaître... Au moins j'étais fixé. Je rassurai Lydia avant de partir vers ma chambre pour me changer...