La boutique de l'apothicaire (PV Malysah)

C'était un magasin de bonnes dimensions, avec une salle principale et une seconde pièce à l'arrière, beaucoup plus petite, séparées par une porte en bois, sur laquelle était soigneusement écrit en lettre d'or le mot "privé".

Dans l'arrière-boutique, un escalier descendait à la cave qui servait de réserve et était remplie d'étagères sur lesquelles s'empilaient des boîtes de toutes sortes, grandes, petites, en bois, en cuivre ou en carton - certaines portant des étiquettes rédigées à la main, d'autres dont rien n'indiquait le contenu - ainsi que des pots d'étain ou de faïence.
Un autre escalier menait à l'étage, où vivait l'apothicaire et où celui-ci concoctait ses remèdes.

La première pièce, qui servait logiquement de commerce, était éclairée par la lumière claire et tamisée que filtraient deux grandes fenêtres à rebords, aux vitres opaques, de sorte que l'on ne voyait pas de la rue ce qui se passait à l'intérieur, et inversement. Entre les deux se situait la porte d'entrée, qui avait été peinte en vert.
Sur les murs, aux endroits qui n'étaient recouverts par des étagères, des appliques en cuivre, éteintes la journée, donnaient le soir à l’endroit une ambiance feutrée.

Le comptoir était installé au fond à gauche, juste devant la porte qui donnait sur l'arrière-boutique. Dessus, toutes sortes de balances, ainsi que des pots en verre et en faïence, entouraient une imposante caisse-enregistreuse aux touches usées. Sous le comptoir, hors de vue des clients, étaient rangés des livres dont la couleur des couvertures s'était estompée au fil des années.

Partout sur les étagères de la boutique, des fioles et des flacons, des pots en verre, en étain ou en faïence, remplis de poudres, de plantes séchées ou de mixtures odorantes, des boîtes et des coffrets divers au contenu varié s'offraient à la clientèle. Les produits les plus précieux étaient rangés dans des petits tiroirs qui s'empilaient sur le mur du fond, à droite de la porte de l'arrière-boutique.

•••

Par une matinée plutôt calme, je faisais l'inventaire des étalages en griffonnant sur un petit carnet, lorsqu'une cliente entra dans la boutique.
Je me détournai de mes onguents pour la saluer.
« - Bonjour. Puis-je vous aider ? »

Niveau : 13

Mahtte-Numiel & Malysah - HELL-O

Ce matin, j'étais descendue dans Side Town sans Laudius. Je savais que cela n'allait pas lui faire plaisir, après tout, je ne l'avais pas prévenu, j'étais juste disparue. Tant pis. J'avais traversé la forêt et rejoins la ville vêtue dans ma tenue d'orient blanche et bleue, un couteau de chasse dissimulé sous mes vêtements, plaquée contre ma peau, m'apportant en permanence ce petit contact à la fois glacé et rassurant. Je ne me sentais jamais bien quand j'étais sans mon partenaire, quand j'allais au travail c'était différent, l'atmosphère m'éblouissait trop pour que j'y pense et Lilith m'apportait une sorte de présence qui me détendait mais aujourd'hui, c'était différent …

Je n'avais plus de quoi faire mon traitement, je n'arrivais pas à profiter pleinement des bienfaits du sommeil à cause de mes répétitifs et désagréables rêves. J'étais un peu fatiguée, je faisais moins attention à ce qui m'entourait, mon pas était plus lourd, mes mouvements plus difficiles, peu à peu je m’entraînai de moins en moins, je ne me nourrissais plus assez non plus, j'avais même commencé à me ronger de nouveau les ongles, il fallait donc que je réagisse.

Avec surprise, je découvris qu'il y avait un apothicaire dans Side Town, la boutique semblait assez intime, sans réfléchir plus longtemps, je franchissais la porte avec délicatesse. La voix du vendeur s'éleva presque aussitôt, il me salua et me proposa son aide, je n'étais pas de bonne humeur à cause de mon état lamentable mais je m’efforçai toute fois de sourire en hochant la tête en guise de salutation. M'avançant dans la boutique, je laissai mon regard glisser sur les étagères avant d'enfin répondre, mes doigts jouant avec un bout de mon voile, créant un léger bruit de frottement.
- Je cherche un remède pour arrêter de rêver.

Ma réponse était simple et courte, dit d'une voix douce mais assurée, je conclus ma phrase en plantant mon regard froid dans ceux de mon interlocuteur. Je ne plaisantai pas.